La
tête dans les étoiles, Elon Musk veut poser le pied sur Mars
"L'avenir sera beaucoup plus passionnant et intéressant si nous devenons une espèce spatiale [...] Il s'agit de croire en l'avenir et de penser que l'avenir sera meilleur que le passé."
Voici les premiers mots d’Elon Musk, le PDG de SpaceX, lors de la
conférence du 29 septembre 2017 au Congrès International d'Astronautique (IAC).
Il a notamment pu présenter en détail l’un de ses derniers projets en date :
donner à l’espèce humaine une dimension multi-planétaire. Selon Musk les hommes
fouleront le sol inhospitalier de Mars d’ici sept ans.
Comment compte-t-il s’y prendre ? Pour
réaliser ce projet titanesque, Musk centre son projet sur une énorme fusée : la
BFR (Big Fucking Rocket). Elle permettra d’amener plus de cent hommes
sur Mars. Mais avant cela, du matériel et des machines robotisées seront
envoyées pour préparer le terrain.
La BFR |
Se pose alors la question du financement.
Pour ce projet faramineux, le PDG de SpaceX compte mettre la BFR au service de
divers organismes internationaux, comme par exemple l’ISS (International
Space Station). Il déclare en effet : “Nous pensons que nous pouvons faire
ce projet avec les revenus dégagés par le lancement de satellites et les
services proposés pour la station spatiale”. La BFR pourrait aussi permettre
d’autres missions dans l’espace, comme la mise en place d’une base lunaire. A
ce sujet, le visionnaire s’est même exclamé : “Nous sommes en 2017. Nous
devrions déjà avoir une base lunaire !”.
Pour toujours plus d’économies, "nous
pouvons construire un système qui cannibalise nos propres produits, qui rend
nos produits redondants, ainsi toutes les ressources que nous utilisons pour
Falcon Heavy et Dragon peuvent être réutilisées par un autre système",
a-t-il déclaré lors de la conférence. Le coût de la BFR ne devrait donc pas
être très élevé, puisque celle-ci réutiliserait des composants d’autres fusées
de SpaceX déjà lancées par le passé.
Pour nous rassurer sur les capacités de SpaceX
à mener à bien ce projet, Musk a diffusé les résultats très concluants d’un
test de pression de son grand réservoir de carburant cryo construit en fibre de
carbone (le metal fuel tank sur l’image). SpaceX a également dévoilé les
tests des moteurs de fusées, notant que le plus long test de combustion
continue pour le moteur de la BFR, le Raptor, est de 100 secondes, alors que
seules 40 secondes suffiraient pour un atterrissage sur Mars.
Elon Musk ne tarit pas d’idées et démontre
que son projet est viable et qu’il s’autofinance. Mais Musk, conforme à lui-même, est très optimiste quant aux délais
fixés. En effet, initialement, le but est de faire atterrir
au moins deux missions de fret sur Mars d'ici 2022. La finalité de ces missions
sera de confirmer l’existence, et surtout l’accessibilité, de l’eau ainsi que
de mettre en place des systèmes d'alimentation en énergie, d'exploitation
minière et de survie pour soutenir les missions futures. L'entreprise
commencera à construire la première fusée BFR avant septembre 2018. Musk
qualifie ces objectifs d’“ambitieux”, et il faut avouer que l’idée de fouler le
sol de Mars d’ici sept ans semble irréaliste étant
donné qu’il est actuellement impossible de lancer une fusée moitié moins grande
que la BFR !
Il faut tout de même comprendre que
l'ambition de l'entrepreneur est “simplement” d’amener l’Humanité sur Mars.
Cela signifie que SpaceX concevra et construira des systèmes pour créer du
carburant à partir des ressources martiennes, un travail qui, selon Musk, est «
assez long ». La prise en charge de l’habitation sur la planète rouge sera
gérée par d’autres projets avec lesquels SpaceX travaille, comme Mars One.
Elon Musk détaillera les avancées de
SpaceX dans diverses conférences dans les prochains mois. Il sera alors
possible de mieux appréhender la véritable chronologie du projet ainsi que sa faisabilité réelle.
Laurène
Tavella
Sources :
https://www.archdaily.com/880697/elon-musk-announces-spacex-plans-to-begin-mars-colonization-by-2022