De la
vie sur Mars ? La planète rouge enfouit ses secrets.
La surface de Mars est
pratiquement dépourvue d’eau, la plupart de ses régions étant
plus sèches que les plus arides déserts terrestres. Or l’eau est
un prérequis à toute forme de vie. Si la vie existe sur Mars, elle
est donc enfouie sous le sol. Pour la trouver, il faudra creuser. Et
creuser, c’est bien ce que prévoit le projet ExoMars dans lequel
L’Agence Spatiale Européenne (ASE) et l’Entreprise d’Etat pour
les activités spatiales russes (Roscosmos) ont combiné leurs
forces.
Depuis le 19 octobre
pourtant, la communauté scientifique s’inquiète. Elle a perdu
tout contact avec la sonde Schiaparelli qui a touché ce jour-là le
sol martien. Or l’atterrissage de cette sonde constituait le
premier volet de la mission ExoMars. Le 16 octobre, la sonde de 600kg
s’est détachée sans accrocs du vaisseau-mère ExoMars Trace Gas
Orbiter (TGO). Trois jours plus tard, comme prévu, elle a franchi
l’atmosphère de Mars, protégée des quelques milliers de degrés
Celsius par un bouclier thermique. Puis un parachute supersonique
s’est déployé pour la faire ralentir, secondé par 9
rétropropulseurs. Sauf que ces derniers n’ont visiblement pas
fonctionné assez longtemps car la sonde a percuté le sol à plus de
300km/h, l’impact créant un cratère de 50 cm de profondeur.
Toute communication avec Schiaparelli a alors été perdue, au
grand dam des scientifiques, qui prévoyaient de l’utiliser pour
collecter diverses données climatiques et géomagnétiques sur la
planète.
La situation n’est
cependant pas si dramatique. L’atterrissage de Schiaparelli était
essentiellement un test, destiné à affiner tous les paramètres
d’entrée et d’atterrissage dans l’atmosphère de Mars dans
l’objectif d’envoyer en 2020 un rover sur la planète, qui lui
sera à même de forer le sol. Et avant la coupure de communication,
toutes les données de vol de Schiaparelli ont bien été récupérées
par les équipes opérant la mission. De plus, la sonde a heurté la
surface de la planète pile dans la zone prévue, Meridiani Planum,
située proche de l’équateur martien. Simplement, un atterrissage
en douceur plutôt qu’une collision brutale était attendu.
Dans le cas où tout se
serait passé comme prévu, la sonde,
équipée d’une batterie non rechargeable, n’aurait de toute
manière pu rester active que 2 ou 3 jours. Ce à quoi s’attellent
à présent les scientifiques, c’est à cerner les causes de
l’atterrissage manqué pour que le rover de 2020 ne connaisse pas
le même destin. De surcroît, il est un versant du projet qui s’est
déroulé sans heurts. Le vaisseau-mère s’est bien placé en
orbite autour de Mars, et pourra étudier les niveaux de méthane
dans l’atmosphère. Ces derniers contribueront à déterminer
l’existence ou non d’une vie microbienne sur la planète. Le
point crucial de la mission est bien entendu de permettre au rover de
prélever des échantillons de sol pour tenter d’y trouver de la
matière organique qui témoignerait d’une présence de vie. Cet
enjeu nécessite néanmoins un grand investissement.
L’atterrissage de
Schiaparelli aura en effet un impact financier, la mission souffrant
actuellement d’un déficit de financement de près de 300 millions
d’euros. Jan Woerner, le directeur général de l’Agence
spatiale européenne, espère que les ministres des Etats membres - à
qui il a été demandé de couvrir les déficits de la mission – ne
se désengageront pas au vu de la collision finale de la sonde. “Nous
allons montrer que la mission est un succès” a-t-il déclaré à
la presse, “nous n’avons pas à les convaincre, il nous faut le
leur montrer, les résultats sont criants”. La 4ème planète du
système solaire nous dévoilera ainsi peut-être de nouveaux
fragments de ses mystères en 2020.
Marine Duvivier-Bouclet &
Chloé Tournier,
Mars
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