dimanche 11 décembre 2016

De la vie sur Mars ? La planète rouge enfouit ses secrets.

De la vie sur Mars ? La planète rouge enfouit ses secrets.


La surface de Mars est pratiquement dépourvue d’eau, la plupart de ses régions étant plus sèches que les plus arides déserts terrestres. Or l’eau est un prérequis à toute forme de vie. Si la vie existe sur Mars, elle est donc enfouie sous le sol. Pour la trouver, il faudra creuser. Et creuser, c’est bien ce que prévoit le projet ExoMars dans lequel L’Agence Spatiale Européenne (ASE) et l’Entreprise d’Etat pour les activités spatiales russes (Roscosmos) ont combiné leurs forces.


Depuis le 19 octobre pourtant, la communauté scientifique s’inquiète. Elle a perdu tout contact avec la sonde Schiaparelli qui a touché ce jour-là le sol martien. Or l’atterrissage de cette sonde constituait le premier volet de la mission ExoMars. Le 16 octobre, la sonde de 600kg s’est détachée sans accrocs du vaisseau-mère ExoMars Trace Gas Orbiter (TGO). Trois jours plus tard, comme prévu, elle a franchi l’atmosphère de Mars, protégée des quelques milliers de degrés Celsius par un bouclier thermique. Puis un parachute supersonique s’est déployé pour la faire ralentir, secondé par 9 rétropropulseurs. Sauf que ces derniers n’ont visiblement pas fonctionné assez longtemps car la sonde a percuté le sol à plus de 300km/h, l’impact créant un cratère de 50 cm de profondeur.

Toute communication avec Schiaparelli a alors été perdue, au grand dam des scientifiques, qui prévoyaient de l’utiliser pour collecter diverses données climatiques et géomagnétiques sur la planète.

La situation n’est cependant pas si dramatique. L’atterrissage de Schiaparelli était essentiellement un test, destiné à affiner tous les paramètres d’entrée et d’atterrissage dans l’atmosphère de Mars dans l’objectif d’envoyer en 2020 un rover sur la planète, qui lui sera à même de forer le sol. Et avant la coupure de communication, toutes les données de vol de Schiaparelli ont bien été récupérées par les équipes opérant la mission. De plus, la sonde a heurté la surface de la planète pile dans la zone prévue, Meridiani Planum, située proche de l’équateur martien. Simplement, un atterrissage en douceur plutôt qu’une collision brutale était attendu.

Dans le cas où tout se serait passé comme prévu, la sonde, équipée d’une batterie non rechargeable, n’aurait de toute manière pu rester active que 2 ou 3 jours. Ce à quoi s’attellent à présent les scientifiques, c’est à cerner les causes de l’atterrissage manqué pour que le rover de 2020 ne connaisse pas le même destin. De surcroît, il est un versant du projet qui s’est déroulé sans heurts. Le vaisseau-mère s’est bien placé en orbite autour de Mars, et pourra étudier les niveaux de méthane dans l’atmosphère. Ces derniers contribueront à déterminer l’existence ou non d’une vie microbienne sur la planète. Le point crucial de la mission est bien entendu de permettre au rover de prélever des échantillons de sol pour tenter d’y trouver de la matière organique qui témoignerait d’une présence de vie. Cet enjeu nécessite néanmoins un grand investissement.

L’atterrissage de Schiaparelli aura en effet un impact financier, la mission souffrant actuellement d’un déficit de financement de près de 300 millions d’euros. Jan Woerner, le directeur général de l’Agence spatiale européenne, espère que les ministres des Etats membres - à qui il a été demandé de couvrir les déficits de la mission – ne se désengageront pas au vu de la collision finale de la sonde. “Nous allons montrer que la mission est un succès” a-t-il déclaré à la presse, “nous n’avons pas à les convaincre, il nous faut le leur montrer, les résultats sont criants”. La 4ème planète du système solaire nous dévoilera ainsi peut-être de nouveaux fragments de ses mystères en 2020.


Marine Duvivier-Bouclet & Chloé Tournier,


Mots-clés :

Mars
ExoMars
Schiaparelli
Exploration
Espace
Sonde


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