vendredi 23 décembre 2016

La bataille de l'électrique chinois : Renault-Nissan uni

Lotfi Nafi



Depuis plusieurs années, la transformation du marché de l'automobile s'accélère. Tous les grands groupes sont désormais lancés dans la course à l'électrification de leurs modèles. Et en tête de liste, on retrouve l'alliance franco-nippone Renault-Nissan, précurseur du mouvement en Europe. Et la coentreprise espère le rester, en misant notamment sur une nouvelle gamme ZE Entry (véhicule Zero-émissions lowcost).


En Europe, c'est lors du dernier Mondial de l'automobile à Paris porte de Versailles que les grands constructeurs allemands ont présenté leurs intentions concernant l'électrique automobile. Mercedes a notamment présenté EQ, une nouvelle gamme électrique de véhicules. Suivi par Volkswagen nourri l'ambition non dissimulée de devenir leader mondial de l'électrique d'ici 2025 et compte sur le lancement imminent de 30 modèles. En outre, BMW prévoit d'écouler pas moins d'une centaine de milliers de voitures hybrides. Toutes ces déclarations trahissent en réalité la difficulté que rencontrent ces grandes firmes vis-à-vis de ce nouveau marché. Quant à Renault-Nissan sur le marché de l'électrique, l'entreprise est certes en croissance mais modeste.

Cependant, la firme franco-japonaise mise sur une nouvelle plate-forme (structure de base d'un véhicule, comportant essentiellement le châssis). L'objectif est de faire convergence de la Leaf de Nissan et de la Zoé de Renault. Pour l'instant, la Zoé domine le marché des ZE et la Leaf domine le classement mondial des ventes de sa catégorie. La création du prochain véhicule s'appuiera sur cette nouvelle plate-forme dédiée à l'étrique alors que jusque-là, les véhicules de Renault et Nissan étaient équipés de plates-formes dérivées du thermique. Ce projet a pour objectif de permettre à la collaboration franco-japonaise de s'attaquer au marché chinois en imaginant le prochain véhicule électrique low cost. Toutefois les autorités gouvernementales limitent leurs libertés en imposant par exemple au constructeur l'utilisation de batteries chinoise.
Cette opération low-cost, on vise ici un prix inférieur à 8000$ pour un véhicule équipé, permettrait à Renault-Nissan de rester novateur et d'évoluer sur le marché de l'électrique. En effet, la Chine projette d'équiper son parc automobile de 3 millions de véhicules rechargeables d'ici à 2025. Cette annonce a poussé les constructeurs allemands, bien implanté au sein de la République populaire, à accélérer le mouvement.

L'offensive des deux associés Renault-Nissan, allié au chinois Dongfeng et l'arrivée de Mistsubichi au sein de l'Alliance permettront-elles à ces entreprises de tirer leur épingle du jeu? Les firmes allemandes sont encore rétissantes à abandonner le traditionnel diesel qui a fait leur réputation. L'enjeu chinois est essentiel pour toutes ces firmes "sino-dépendantes". Cette prochaine décennie pourrait marquer un tournant dans l'histoire de l'automobile, qui fête cette année son 130ème anniversaire

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