Lotfi Nafi
Depuis plusieurs années, la transformation du marché de
l'automobile s'accélère. Tous les
grands groupes sont désormais lancés dans la course à
l'électrification de leurs modèles. Et en tête de liste, on
retrouve l'alliance franco-nippone Renault-Nissan, précurseur du
mouvement en Europe. Et la coentreprise espère le rester, en misant
notamment sur une nouvelle gamme ZE Entry (véhicule Zero-émissions
lowcost).
En Europe, c'est lors du dernier Mondial de l'automobile à Paris
porte de Versailles que les grands constructeurs allemands ont
présenté leurs intentions concernant
l'électrique automobile. Mercedes a notamment présenté EQ, une
nouvelle gamme électrique de véhicules.
Suivi par Volkswagen nourri l'ambition non dissimulée de devenir
leader mondial de l'électrique d'ici 2025 et compte sur le lancement
imminent de 30 modèles. En outre, BMW prévoit d'écouler pas moins
d'une centaine de milliers de voitures
hybrides. Toutes ces déclarations trahissent en réalité la
difficulté que rencontrent ces grandes firmes
vis-à-vis de ce nouveau marché. Quant à Renault-Nissan sur
le marché de l'électrique, l'entreprise est certes en croissance
mais modeste.
Cependant, la firme franco-japonaise mise sur une nouvelle
plate-forme (structure de base d'un véhicule, comportant
essentiellement le châssis). L'objectif est de faire convergence de
la Leaf de Nissan et de la Zoé de
Renault. Pour l'instant, la Zoé domine le marché des ZE et la Leaf
domine le classement mondial des ventes
de sa catégorie. La création du prochain véhicule s'appuiera sur
cette nouvelle plate-forme dédiée à l'étrique alors que
jusque-là, les véhicules de Renault et
Nissan étaient équipés de plates-formes dérivées du thermique.
Ce projet a pour objectif de permettre à la collaboration
franco-japonaise de s'attaquer au marché chinois en imaginant le
prochain véhicule électrique low cost. Toutefois les autorités
gouvernementales limitent leurs libertés en imposant par exemple au
constructeur l'utilisation de batteries chinoise.
Cette opération low-cost, on vise ici un prix inférieur à
8000$ pour un véhicule équipé, permettrait à Renault-Nissan de
rester novateur et d'évoluer sur le marché de l'électrique. En
effet, la Chine projette d'équiper son parc automobile de 3 millions
de véhicules rechargeables d'ici à 2025. Cette annonce a poussé
les constructeurs allemands, bien implanté au sein de la République
populaire, à accélérer le mouvement.
L'offensive des deux associés Renault-Nissan, allié au chinois
Dongfeng et l'arrivée de Mistsubichi au sein de l'Alliance
permettront-elles à ces entreprises de tirer leur épingle du jeu?
Les firmes allemandes sont encore rétissantes à abandonner le
traditionnel diesel qui a fait leur réputation. L'enjeu chinois est
essentiel pour toutes ces firmes "sino-dépendantes". Cette
prochaine décennie pourrait marquer un tournant dans l'histoire de
l'automobile, qui fête cette année son 130ème anniversaire
Sources :
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